Catégories
Conseils Plantes Recettes

Rhubarbes !

Radicelles bien vigoureux sous les nombreux gros bourgeons

[ Revenez lire l’article dans quelques jours, le texte de conseils sera mieux structuré en rubriques, là je n’ai pas le temps. Mais toutes les infos sont déjà là en vrac ! ]

Notre bon ami Mathieu Vermes, spécialiste français de ce légume, nous a fourni de superbes éclats de souches de trois variétés de grand mérite. Ils sont disponibles nus à la vente jusqu’au dimanche 26 mars 2023 et ensuite seront empotés, et donc plus chers.

Ce printemps vous avez la chance de pouvoir acheter les variétés suivantes, et vu la force des plants du producteur, l’année prochaine une très agréable récolte sera déjà possible, contrairement à beaucoup d’autres juvéniles en petits pots.

Mikoot : très vigoureuse. Certainement la plus rustique, elle possède des tiges vertes et rouges mais contient une chair verte. Ses atouts sont indéniables puisqu’elle est extrêmement précoce (mars !) et généreuse. Elle pourra vous réserver 5 récoltes dans la même année si vous la cultivez bien. Elle est très tendre, fraîche ou congelée. On peut en faire de la compote en 5 minutes. Sa hauteur atteint 60 cm. 11,5 €.

Frambozen Rood : impressionnante par sa qualité gustative. Elle est atypique car sa chair est rosée. Vous pourrez la cueillir de mi-mai à fin septembre. Elle est très conseillée pour les jus, vins et la confection de tartes. Sa hauteur est de 70 à 80 cm. C’est l’une des plus régulières. 9,5 €.

Goliath : remarquable par son envergure. Des feuilles gigantesques, des tiges énormes et une chair verte. Deux à trois récoltes sont possibles, avec des rendements assez importants. C’est une variété parfaite pour la confiture et pâtisseries. La hauteur est de 1,30 à 1,50 m. Les bâtons peuvent dépasser 500 grammes et même se rapprocher du kilo ! 10 €.

Ci-dessous, une belle vidéo avec Mathieu, et plus bas, les conseils de culture et autres détails.

Cette vigoureuse et majestueuse plante asiatique peut rester 10 à 15 ans au même emplacement, il faut lui faire une grande fosse de plantation bien travaillée, profonde, enrichie en matière organique et engrais. Donc un bon apport initial de compost bien décomposé, terreau, amendement organique, fumier très mûr… est vivement recommandé, ainsi qu’une belle première dose d’engrais. Une formule universelle ou potagère conviendra parfaitement, mais pour information cette plante apprécie particulièrement les rapports NPK allant de 1 – 1,2 – 1,2 à 1 – 1,5 – 2. Chaque année il faudra en enfouir superficiellement 100 grammes en mars-avril sur le mètre carré dont la plante occupe le centre. Si c’est un engrais minéral vous pouvez fractionner l’apport pour une seconde dose en juillet. En même temps que l’engrais en travail superficiel du sol, une généreuse quantité de compost sera bénéfique, et ensuite un paillage épais pour garder l’humidité. La rhubarbe aime le soleil mais tolère un peu d’ombre. Le sol doit être assez drainant et ne pas être tout le temps gorgé d’eau, mais en été si le sol est trop sec il faudra arroser copieusement la plante toutes les semaines, la terre doit rester légèrement humide et fraîche, surtout s’il y a une canicule. Pourvu qu’ils soient correctement drainés et amendés, la rhubarbe tolère très bien les sols lourds et fort argileux.

Plantez les variétés à 1 mètre d’écartement, et prévoyez 1 m² par pied. Certaines très grandes comme Goliath doivent être plus espacées et vont couvrir 1,25 à 1,50 m².

On consomme les pétioles charnus des feuilles (« bâtons de rhubarbe », « tiges »), pas les limbes qui sont toxiques. Ceux-ci enrichiront votre compost, sans danger. Selon les variétés et les soins culturaux, les bâtons font parfois plus de 50 cm sur 3 à 7 de large et presqu’un kilo ! Ils sont riches en vitamines B, C, potassium, phosphore, magnésium, calcium et fibres. La récolte s’effectue en arrachant les feuilles en les prenant à la base et en les pivotant, il ne faut surtout pas utiliser d’outil de coupe pour éviter des pourritures. Laissez un tiers de feuilles après chaque prélèvement afin que la plante se fortifie. Après les premières gelées les feuilles résiduelles seront aussi enlevées. Si les rhubarbes sont bien soignées, avec assez d’eau et d’engrais, des récoltes successives sont possibles jusque fin septembre. L’arrosage doit se faire au soir sans mouiller le feuillage. 10 litres au m², en plusieurs passages légers sur une heure, afin que l’eau pénètre lentement dans la bonne zone et ne ruisselle pas ailleurs.

La première année de croissance : on ne touche pas à la rhubarbe, mis à part le désherbage et l’arrosage ! La deuxième année on peut commencer à récolter avec modération, si vous êtes partis de plants forts.

Les bonnes variétés se dégustent crues avec de la cassonade sur le bâton, et beaucoup de recettes sont permises : jus, vins, confitures, quiches, tartes… et en légumes : les morceaux cuits quelques minutes avec du miel ou sirop d’érable, ou simplement sautés avec un peu d’huile, accompagnent à merveille les viandes ou poissons… Les bâtons se congèlent très bien, crus, en tronçons ou cubes.

Laisser fleurir la rhubarbe est très joli, et l’impact sur la production d’un plant bien soigné est négligeable. Mais dans certains cas, ça peut générer une légère amertume dans les pétioles. Si vous coupez l’inflorescence, faites-le dès que vous l’apercevez, au stade le plus jeune possible, pour éviter les maladies dans la hampe florale qui devient creuse par la suite. A un stade plus avancé mais pas encore fleuri, les amas de boutons immatures sont comestibles cuits, comme un chou-fleur.

Les cloches à rhubarbe traditionnelles, avec le couvercle pour l’aération et vérification, que les feuilles soulèveront quand le moment sera venu de récolter.

Enfin, il est intéressant de forcer-blanchir les rhubarbes : en février, couvrir les pieds d’une cloche spéciale (malheureusement très chère et difficile à trouver) ou d’un accessoire similaire (grosse poubelle opaque). Il faut que les plantes aient 3 ans de croissance passés dans votre jardin au minimum, ou plus si vous êtes partis de toutes fines plantules en pot qu’on trouve habituellement dans le commerce. On ne doit pas mettre de cloche 2 années de suite sur la même plante, alternez avec 2 pieds. Comme pour de nombreux légumes, étioler les pousses au noir permettra d’obtenir une récolte de meilleur goût, plus doux, moins acide, et avec un épiderme moins épais. Il est utile de peindre en clair les couvertures trop sombres pour que le soleil ne fasse pas trop chauffer l’intérieur. Si ce n’est pas de la terre cuite, côté nord il faudra percer quelques trous à 10 cm du sol et au sommet, pour l’aération. Vous pourrez ainsi faire une première récolte plus précoce et de qualité encore supérieure à celles qui vont suivre, sans la couverture désormais.

Actualité Facebook.

En Angleterre, le forçage au noir des rhubarbes est une véritable institution :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *