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Si vous nous avez acheté un laurier-rose :
en attendant la mise en place finale en terre ou pot définitif :
ne pas rempoter, placer le pot en plein soleil en extérieur à l’abri de vents froids et fortes pluies, maintenir légèrement humide sans excès, ne doit pas tremper dans flaque d’eau, ne rien couper, rentrer dans un local frais si risque de gelée même légère, ressortir par températures positives, pas d’engrais en hiver, engrais liquide régulier si printemps et été, taille et rempotage/plantation en terre : avril-mai. Peut rester tout l’hiver en véranda fraîche ou pièce moyennement lumineuse froide mais hors gel, arroser très peu. Si les tiges de la jeune plante sont trop souples ou retombantes, tuteurer discrètement quelques mois pour les remettre droites, elles vont se rigidifier.
La plupart des informations qui suivent sont tirées de la documentation de notre producteur français spécialisé, ou de discussions avec eux, et bien sûr de notre expérience de culture de ces plantes.
MAIS : si vous avez déjà de très bons résultats avec votre façon à vous de cultiver vos lauriers, ne changez rien 🙂
Quoique, ce document pourrait vous aider à avoir d’encore plus beaux résultats…
Toutes les variétés de lauriers-roses peuvent se cultiver en pots plus ou moins grands, si soins adaptés… (facile !)
Certaines sont adaptées à la pleine terre dans quelques sols chez nous, en emplacement abrité avec protection en hiver.
Toxicité : voir dernier paragraphe.
Emplacement
Le laurier-rose est une plante d’extérieur, hors période d’hivernage. Il a besoin d’être exposé en plein soleil pour obtenir une floraison abondante. Il ne craint pas la chaleur et est parfaitement adapté à nos nouveaux étés caniculaires, mais aime avoir les racines au frais : choisir une couleur de pot la plus claire possible, ou peindre ou recouvrir les parois verticales de matériau blanc, ou ombrer le pot et la surface du terreau. En pleine terre un paillage très clair (chanvre, miscanthus, copeaux de bois « litière hamster »…) sera bienvenu au pied partout sous son feuillage et un peu plus loin (on peut en recouvrir la surface du pot aussi, 1 cm). Il est parfait en terrasse ensoleillée très chaude. Idem en pleine terre pour certaines variétés résistantes au nord de Paris, dans un coin chaud, abrité des vents en hiver par murs ou haies.
Sol
Dans divers pays chauds, laurier-rose tolère la plupart des sols, sauf trop acides. Mais en plein terre en Belgique il faut éviter un sol lourd ou à eau stagnante, voir point suivant.
En pot, le terreau « universel » du commerce est souvent trop acide pour le laurier : mélanger 20% de votre terre de jardin effritée (sauf si très acide) au terreau, cela devrait corriger le problème, et ajouter 5-10% de lave brune poreuse 3mm à 10mm si vous en avez. Ou : terreau Plante méditerranéennes, ou terreau Buis + lave optionnelle. Inutile de mettre un fond de cailloux de drainage ! Bien remplir les pots jusque 1 cm du bord. Lors de la préparation du mélange, ajouter de l’engrais solide organique ou minéral à diffusion lente (Osmocotte…).
Emplacement en pleine terre et date de plantation
Pour les variétés résistantes au froid (jusque -10 à -15 pour certaines) : au jardin un terrain très léger et parfaitement drainant est absolument nécessaire pour la résistance lors de la mauvaise saison. Tout sol trop lourd, argileux ou trop mouillé en hiver causera des problèmes sérieux lors de la mauvaise saison. En pleine terre dans une belle fosse de plantation améliorée avec terreau et lave, et engrais bien mélangé, on peut effeuiller la base du buisson et enterrer le niveau du terreau du pot 20 cm plus bas que le niveau du sol final, pour une meilleure résistance aux fortes gelées (comme pour les figuiers buissons). La date de plantation idéale au jardin est de mi-mai à fin juin, afin que le laurier se fortifie pour l’hiver.
Arrosage
Idéalement, substrat toujours humide mais pas détrempé. Mais on peut le laisser sécher un peu entre 2 arrosages. En pot, il doit y avoir de grands trous au fond, il ne doit pas être dans une soucoupe ou régulièrement être dans une flaque d’eau. Ne pas mouiller le feuillage lors des arrosages. Si le sol ou substrat est fort sec, passer en plusieurs petits arrosages espacés, ou immerger le pot 30 minutes dans un bac d’eau. Un laurier qui a soif se reconnait facilement au feuillage qui change de forme et couleur, et têtes pendantes. Truc de pros : soupesez régulièrement la plante en soulevant partiellement le pot d’un côté, avec la main ou pied : vous vous habituerez très vite à reconnaitre le poids d’un terreau assez humide ou trop sec. En terre : les jeunes plants doivent être arrosés les premières années si sécheresse, et les adultes présentant un feuillage différent lors de canicules, aussi, en plusieurs passages sur une journée deux fois par semaine. Un paillage clair aide.
Fertilisation
De mai à septembre, un apport régulier d’engrais est nécessaire pour avoir une floraison abondante durant tout l’été. Une carence en éléments vitaux peut être fatale pour votre laurier-rose ! Cela influe sur la résistance au froid, ainsi qu’aux maladies et parasites. Le jaunissement puis la chute des feuilles du bas signale parfois un manque de potassium (« K ») qui débute. Lors du rempotage après l’hiver, ou au printemps en terre : apporter de l’engrais solide au sol/substrat (en pleine terre : une deuxième fois en juillet sous toute la surface des feuilles). Ensuite, de l’engrais liquide jusque mi-septembre, recommencer en avril-mai. Faites un calendrier pour ne pas oublier, en respectant les conseils et la dose la plus haute de votre flacon concentré. Ne jamais apporter de l’engrais liquide sur un terreau trop sec, il doit être légèrement humide ! Un engrais pour plantes méditerranéennes est bienvenu, mais un universel aussi, ou potager… Ou, variez et alternez ! De préférence, une formulation minérale plutôt qu’organique. Un emballage avec le mot Engrais clairement visible ! Un rapport des éléments Azote(N)-Phosphore(P)-Potassium(K) proche de « NPK 2-1-3 » et leurs multiples, est apprécié… Lisez les petits caractères sur l’étiquette. Engrais fraisiers, tomates, normalement parfaits… Aussi de l’engrais professionnel proche de 20-20-20 si vous en trouvez en poudre soluble… Mais peu importent les détails de l’engrais, tant qu’il y en a beaucoup et souvent ! …et qu’on respecte le mode d’emploi. Attention, trop d’engrais ou trop fréquemment, outre le gaspillage, peut devenir toxique pour la plante, et polluer, même si c’est de l’organique bio.
Fleurs fanées et fruits
Ne pas couper les inflorescences fanées ou fruits : vous causerez des blessures qui seront des portes d’entrée aux maladies ! On peut prélever les éventuels pétales secs de fleurs fanées qui resteraient accrochés, ou casser les fruits séchés. Laisser les fruits ne fera pas moins fleurir un laurier bien soigné auquel on apporte assez d’engrais.
Taille printanière
Tous les ans ou deux ans, au mois de mai lors du rempotage ou mi-mai en pleine terre, on peut rabattre les pousses de l’année précédente de moitié ou d’un tiers, si vous désirez garder la plante compacte et touffue, c’est utile pour les variétés à grand développement qu’on peut tout à fait cultiver en petit buisson dans un pot pas trop grand. Mais vous pouvez aussi ne pas tailler certaines variétés avant plusieurs années (les naturellement petites et trapues). Moins régulièrement, on peut aussi décider de rabattre assez fort un laurier trop grand ou vieux et ne garder que la moitié ou le tiers de la hauteur de la plante. Lors de la taille, pour les perfectionnistes : au pinceau appliquer de la bouillie bordelaise sur les plaies. C’est aussi pourquoi il est déconseillé de couper les fleurs fanées et fruits : source de blessures et entrées à maladies, surtout si printemps ou été pourri.
Empotage/rempotage printanier
Vous pouvez planter votre laurier dans le pot de votre choix d’avril à fin août, après c’est assez inutile, attendez le printemps. Idéalement le rempotage annuel a lieu de fin avril à fin mai. Il est inutile de prendre des pots trop grands, le laurier prospère à l’étroit s’il est bien arrosé et fertilisé : quelques centimètres en plus de chaque côté et profondeur sont suffisants comme augmentation de volume de conteneur tous les printemps, voire un an sur deux. Si vous le laissez dans le même pot une deuxième année : en avril gratter un maximum de la surface du terreau, épandez de l’engrais organique et comblez avec du bon substrat neuf. Les vieux grands sujets dans de gros pots et qui doivent être rajeunis : tailler sévèrement (voir ci-dessus), enlever la motte du pot, et découper un cube de terreau : réduire la motte de moitié avec une scie ou grand couteau aiguisé en découpant de belles tranches de terreau et racines sur 4 côtés et aussi en dessous. Rempoter dans un contenant pas trop grand, pour pouvoir mettre 2-3 cm de substrat sous la motte rabotée, et 2 cm en plus partout autour.
Maladies et parasites
En extérieur en Belgique, le principal problème peut être une attaque de pucerons, si vous n’avez pas la patience d’attendre quelques semaines l’arrivée d’insectes prédateur ou que l’infestation est grave : le plus simple est d’utiliser un spray sous pression d’antimoustique bio pour chambre, et lors d’un moment sans vent, pulvériser la plante de pas trop près mais assez pour que le nuage « sec » pénètre un peu partout dans la zone attaquée. Il ne faut pas mouiller le feuillage lors des arrosages, pour éviter des maladies possibles. Un environnement où l’air circule bien et l’atmosphère n’est pas humide ni trop sèche (risque d’acariens) est parfait. Eclaircir le centre du buisson si trop touffu et pas aéré. Eliminer les feuilles très jaunes (ça peut être leur vieillesse normale, un manque de lumière, ou de potassium).
Hivernage
En extérieur certaines variétés sont adaptées à la pleine terre en Belgique, en bon emplacement, avec protection des plantes juvéniles en hiver, et des adultes lors des périodes à très haut risque. Les tous gros pots de variétés résistantes au froid peuvent aussi être protégés en extérieur (la plante et le pot). Il faut utiliser un voile d’hivernage sur une structure en tipi, de la paille autour du pot, ou un isolant synthétique, s’assurer de la bonne évacuation de l’eau… En pleine terre : faire un léger dôme de terre légère sous la plante, et le recouvrir d’un toit de carton pour que le bloc racinaire reçoive le moins d’eau possible, pailler généreusement sans tasser, puis voiler.
En intérieur : c’est la méthode la plus simple et efficace en Belgique : avant la première gelée, rentrer le pot dans un local hors gel mais qui restera le plus frais possible, et ne quasi pas arroser jusqu’avril-mai, pas d’engrais non plus. Le local peut être assez sombre, mais il faut quand-même une petite source de lumière du jour. Ressortir durant les belles journées d’avril, réhumidifier sans excès, et rentrer en cas de risque de gel. Tailler et rempoter en mai.
Toxicité !
Le laurier-rose (nom latin universel international : Nerium oleander) est une plante strictement décorative, à ne pas confondre avec le laurier-sauce (Laurus nobilis) utilisé en cuisine mais qui est un tout autre organisme végétal sans lien de parenté (la francophonie a attribué une même partie de nom commun, mais c’est comme si on comparait un rosier avec un framboisier, ça n’a absolument rien en commun). La plante contient un poison assez puissant.
Pas de panique ! Il y a d’autres plantes très courantes dans les jardineries et nos jardins mais pareillement toxiques, et qui ne font jamais scandale :
en ornemental : l’aconit, la digitale, le datura, le muguet, le rhododendron, et en alimentaire : les feuilles de : figuier, tomate et pomme de terre…
Le laurier-cerise (Prunus laurocerasus) à grandes feuilles brillantes vernies, plumets de fleurs blanches et fruits noirs, est aussi une autre espèce végétale.
Le laurier-tin (Viburnum tinus) est une viorne à feuillage persistant et ombelles blanches à roses en fin d’hiver.
Le laurier-rose a tellement mauvais goût que même les animaux n’arrivent pas à garder une seule feuille en bouche, pas vraiment de risques humains donc, tellement c’est irrésistiblement infect dégoûtant, c’est pourquoi dans les zones méditerranéennes ces végétaux sont très largement plantés en ornemental spectaculaire sans craintes. Toutefois, si vous avez des herbivores peu ou non sensibles à l’amertume (chèvres… chevaux ???) veuillez effectuer vos recherches par prudence auprès d’un vétérinaire ou éleveur, des personnes compétentes qui savent de quoi elles parlent et se basent sur des sources fiables et vérités scientifiques. Attention à la contamination des aliments, litières et fourrages par les feuilles sèches un peu moins répulsives. Éviter de laisser tremper des feuilles et rameaux, frais ou secs, dans un cours d’eau, un étang, une flaque ou récipient, où des animaux pourraient boire. Les feuilles et tiges, une fois bien mélangées à un tas de compost, se dégraderont et deviendront sans danger après quelques semaines de décomposition.
Ceci précisé, ces magnifiques plantes sont cultivées à très grande échelle dans d’innombrables jardins méditerranéens et autres pays chauds sans jamais causer de drame… Tout comme l’aconit et la digitale dans nos régions, en vente courante un peu partout pour quelques euros, et sans que jamais un vendeur vous dise leur haute toxicité qui peut être mortelle…