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Basilics : semer, cultiver, récolter, conserver !

La culture des basilics

Les basilics sont assez faciles à cultiver, moyennant quelques précautions. Si vous avez déjà été déçus par des basilics en pot du commerce, c’est probablement parce que ces plantes n’aiment pas les changements d’environnement brutaux (producteur-magasin-chez vous), que le nombre de plants dans le pot était trop élevé ou bien que les racines avaient commencé à devenir malades à cause d’un excès d’arrosage…

Si vous semez une pincée de graines tous les deux mois, vous aurez de magnifiques plants de basilics pendant 5-6 mois !

Les deux points les plus importants sont un minimum de chaleur et un arrosage sans excès.

1. Période de semis

Il vaut mieux semer un peu trop tard que beaucoup trop tôt ! Les basilics redoutent le froid et il n’est pas bon de laisser une plante “végéter” inutilement avant mise en place. Inutile de semer si la température est inférieure à 15 °C, et une température de 10 °C est très dangereuse pour les basilics.

Il faut aussi retenir que le basilic requiert idéalement 5-6 heures d’ensoleillement par jour.

  • Si vous avez une serre ou véranda chauffée, vous pouvez y semer début avril.
  • Si vous possédez une serre/véranda non chauffée, semez mi-avril au chaud dans votre maison puis migrez vers la serre et ensuite l’extérieur.
  • Si vous n’avez pas de serre/véranda, semez dans votre maison au chaud début mai, par après sortez les jeunes plants rempotés, en les rentrant les nuits froides.
  • Il est possible de semer en pleine terre dès juin, mais nous recommandons un semis hors sol dans un environnement contrôlé suivi d’une plantation au jardin.

Pensez à faire un deuxième semis 8 semaines plus tard jusque fin juillet pour vous assurer une grande récolte régulière.

2. Comment produire ses jeunes plants de basilic ?

Semis de basilic. Même dans ce substrat grossier ils ont bien poussé (un peu trop serrés malheureusement)

Il faut une caissette à semis haute de 5-7 centimètre que vous diviserez en deux zones pour les deux sachets. Elle doit être neuve ou bien nettoyée à l’eau de javel et rincée. Le fond doit avoir de nombreux grands trous et ne jamais tremper dans l’eau. Remplissez presque totalement de terreau tassé mais pas trop. Il ne faut pas absolument un substrat spécial semis, un terreau universel de qualité convient (bonne marque, acheté en pépinière ou jardinerie, pas au supermarché).

Éparpiller une petite pincée de graines : idéalement, un espacement de 2 à 4 cm entre chaque semence est parfait. Inutile de semer trop de graines. Recouvrir de 2-3 millimètres de terreau fin, on peut facilement faire ça en le saupoudrant avec un tamis, une passoire… Ensuite, retasser un peu, bien mouiller le terreau avec un vaporisateur ou arrosoir de semis rempli d’eau tiède. Ce n’est pas grave si quelques semences sont encore un peu visibles en surface.

Comme le cresson, le basilic produit des graines à mucilage : avec l’humidité, elles vont gonfler et se recouvrir d’une substance gélatineuse, c’est tout à fait normal !

Jeunes plants en pot individuel de transition

Placer à plus de 15 °C, c’est très important, idéalement 18, voire 20, dans un endroit éclairé. Vérifier régulièrement que le substrat est bien humide (mais pas détrempé). Dès germination (qui peut prendre 3-8 jours), mettre les pots dans l’endroit le plus lumineux possible (véranda, fenêtre…), dans un environnement à minimum 15 °C. S’il n’y a pas assez de lumière les plants vont “filer” et grandir trop en restant très fins, fragiles… Maintenir humide mais pas trop, un excès d’eau peut être fatal !

Quand les plantules font 5 cm, les soulever très délicatement avec une fourchette et transplanter avec beaucoup de précaution chaque plante dans un pot individuel de 10 cm rempli à ras-bord pour une nouvelle période de croissance au chaud et lumière avant plantation finale. Vous pouvez aussi directement placer les basilics dans leur pot terminal, ou pleine terre si bonne météo.

Attention : dans un sachet de mélange de basilics variés, les semences ont des tailles différentes à cause des variétés distinctes, il faut bien essayer de semer un échantillon représentatif du sachet, contenant toutes les tailles de graines. De même, certaines variétés germeront plus tard que d’autres, ou auront une taille/coloration différente, il ne faut pas sélectionner, pour avoir un maximum de variétés il faut conserver la plus grande diversité de plantules lors de la transplantation !

3. Emplacement définitif

Sous nos latitudes, le basilic aime la chaleur, le soleil (sauf au plus fort d’un été très chaud et sec, où une ombre légère lui conviendra) et un endroit à l’abri des courants d’air. En pleine terre, un sol frais, léger, normalement humide mais sans excès, drainé et bien travaillé en profondeur, est parfait.

Un pot ou un bac lui convient très bien aussi, mais pour bien faire, un volume minimum de 5-6 litres de terreau par plant est nécessaire, et plus, c’est mieux, surtout pour les variétés hautes ! Hors sol, la quantité et la hauteur de terreau ont un grand impact sur la croissance du basilic.
Donc pour avoir un beau pied, visualisez un seau de 5 litres et trouvez des pots similaires, ou de 20 cm de diamètre minimum.
Dans un pot de 30 cm de diamètre et de 25 cm de haut (16 litres), ne planter que 2 plantes, 3 maximum. Souvent, le volume des grands pots est écrit en dessous.
Dans un grand bac à fleurs à parois verticales de 15 cm de large sur 20 de haut et 100 de long (25 litres) : 4 plantes conseillées, 5 tout au plus !
Des contenants de couleur terre cuite ou gris clair sont préférables aux couleurs foncées, car le terreau chauffera beaucoup moins au soleil. Ils devront avoir de grands trous de drainage tout au fond et ne jamais reposer sur une couche d’eau. Il est totalement inutile, voire même néfaste, de mettre une couche de graviers ou matériau similaire au fond du pot pour tenter d’améliorer le drainage. Par contre vous pouvez poser le pot sur deux lattes de bois pour améliorer l’aération et l’évacuation de l’eau. Toujours remplir le pot à ras-bord de terreau, en conservant juste une légère dépression pour faciliter l’arrosage.

Hors sol, espacez les plants de 20-25 cm dans un même conteneur, en pleine terre, de 25 à 40 cm si vous avez assez de place. Des basilics trop serrés risquent d’être sensibles aux maladies.
En Belgique, vous pouvez laisser les gros pots dehors après la mi-mai, et planter de jeunes plants en pleine terre début juin. Attention des températures nocturnes trop froides peuvent beaucoup affaiblir vos basilics ou favoriser l’apparition de maladies des racines et du feuillage.

Les jeunes basilics sont appréciés des limaces et escargots, protégez-les au début (granulés bio Ferramol/Escar’Go…)

4. Irrigation & fertilisation

Évitez d’arroser les feuilles.

Un sol trempé tuera le basilic, surtout en pot ou si le terreau est de mauvaise qualité.

Attendre que le terreau ait séché un peu avant d’arroser : soulevez souvent le pot, s’il est significativement plus léger, c’est le bon moment. Si le basilic à très soif, il va un peu s’affaisser, ce n’est pas trop grave, bien arroser en plusieurs petits passages sur la journée.

L’eau doit pouvoir s’écouler librement, le pot ne doit pas tremper dans un fond d’eau (sauf exceptionnellement 1- 2h, si ça peut faciliter la réhumidification après dessèchement).

Deux fois par mois, sur terreau humide, apporter un peu d’engrais liquide universel avec oligoéléments, organique ou minéral peu importe, en ne dépassant pas la dose moyenne recommandée par le fabriquant.

5. Tailler les plantes

Il faut tailler le basilic afin de retarder la floraison (qui signe l’arrêt de sa production) et pour qu’il se ramifie.

Quand les plants font 15-20 cm, couper le sommet de la tige.

Le plus simple est de se servir de l’ongle de son pouce pour couper les tiges 1 cm au-dessus d’un étage de feuilles (certains affirment que les outils en métal sont mauvais pour la cicatrisation du basilic).

Par la suite, la taille théorique idéale du basilic consiste à couper toute nouvelle tige qui a 6-8 étages de feuilles, juste au-dessus de son premier ou deuxième étage de feuilles en partant de sa base sur la tige parente. C’est une bonne manière de récolter et de faire repousser vigoureusement la plante.

Si vous voyez apparaître de jeunes fleurs, coupez-les immédiatement sous le 3-4ème étage de feuilles en partant du haut. C’est important pour prolonger la production de feuilles consommables, mais aussi leur qualité : les fleurs sont amères, et cette amertume peut se diffuser dans toute la plante par la sève.

Un plant qui a fleuri ou qui est trop vieux peut être rajeuni : en partant de la base, ne laisser que les quelques branches d’origine, avec un étage de feuilles terminal sur chacune, les bourgeons à l’aisselle de ces feuilles vont produire un nouveau buisson.

6. Autres conseils

Bouturage du basilic

Ne laissez pas les mauvaises herbes envahir vos plants, aérez de temps en temps la surface du sol s’il est devenu fort compact, mais pas trop en profondeur, attention aux racines.

Le basilic est sensible à la toxicité du cuivre de la bouillie bordelaise, donc si vous pulvérisez ce produit dans votre jardin, il faut veiller à ce que le basilic n’en reçoive pas.

Si un plant de basilic vous plaît particulièrement, vous pouvez le bouturer dans un verre d’eau changée régulièrement : une tige de 10-20 cm sans fleurs, effeuillée sur la moitié inférieure immergée, sur un appui de fenêtre. Après apparition des racines, empotez.

7. Récolte et conservation

Glaçons de basilic

Utilisez les branches issues de la taille. En parallèle de cette pratique, pour votre usage il est très préférable de couper une tige entière 1 cm au-dessus d’un étage de feuille plutôt que récolter feuille par feuille en laissant la tige : dans ce cas, vous blessez et affaiblissez la plante.

Les feuilles âgées ont un peu moins de goût.

Il faut ajouter le basilic cru tout à la fin de votre préparation culinaire, car les arômes diminuent avec le temps de cuisson.

Une branche rincée à l’eau claire et essuyée peut se conserver quelques jours au frigo enveloppée dans du papier absorbant.

Le séchage détruit beaucoup de molécules aromatiques.

A long terme, congeler le basilic est la solution la meilleure pour les arômes, la plus pratique, avec une certitude que pas de risque sanitaire (bactéries toxiques…) :

  • faites une recette de pesto avec les feuilles, que vous congèlerez dans un moule à glaçons pas trop rempli
  • hachez du basilic, remplissez un moule à glaçons au tiers, et mettez de l’eau jusqu’à mi-hauteur du trou pour ne pas renverser ou déborder, mélangez avec une pique à brochette
  • préparez un beurre au basilic que vous congèlerez dans des moules à glaçons ou étalé en couche épaisse sur une plaque pour découpage en carrés une fois dur
  • hachez du basilic, remplissez un moule à glaçons au tiers, et mettez de l’huile d’olive jusqu’à mi-hauteur du trou pour ne pas renverser ou déborder, mélangez avec une pique à brochette
  • mettez votre basilic dans un broyeur de cuisine, ajoutez de l’huile d’olive (maximum 1/4 du volume de feuilles tassées), et remplissez un moule à glaçons avec la pâte épaisse, jusqu’à 3/4 de la hauteur

A part pour les glaçons d’eau où ça importe peu, les feuilles ne doivent pas être humides en surface, bien séchez le basilic après lavage.

Une fois congelées, démoulez et mettez vos doses de basilic dans un sachet refermable ou tupperware à -18 °C.

Le pesto, le beurre et l’huile décongelés peuvent se conserver 2-3 jours au frigo.

  • il est aussi possible de faire un bocal de basilic lactofermenté qui se conservera naturellement longtemps, ainsi que tous les bons arômes : recette
  • recette d’un pesto lactofermenté longue conservation naturelle

Les graines peuvent se conserver pendant plusieurs années, dans un endroit très sec, sombre et frais. Vous pouvez en récolter, mais les variétés de basilic se croisent entre elles, le résultat peut être inattendu.

 

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